Villars-sous-Mont
Le 13 juillet 1928, une petite fille chétive, Reine Risse, voyait le jour, mais un ange ou une fée a dû se pencher sur son berceau car son destin l’a amenée à un âge plus que respectable. Entourée de ses trois sœurs et de ses quatre frères, elle grandit à La Roche. Orpheline de père à sept ans, elle fut accueillie dans le foyer de l’une de ses tantes à Treyvaux où elle fréquenta l’école. C’est là qu’elle fit la connaissance de deux filles dont l’une devint une grande amie. Elle l’a d’ailleurs retrouvée beaucoup plus tard, au Home de l’Intyamon, à Villars-sous-Mont. Sa scolarité achevée, Reine travailla dans différents lieux, notamment à Bulle, à Saint-Imier avec sa sœur Thérèse, et en Suisse alémanique. Elle exerça également le métier de sommelière. C’est sur son lieu de travail, au Restaurant du Lac à Châtel-sur-Montsalvens qu’elle rencontra Joseph Chollet, le futur père de ses enfants. A Crésuz, dans la maison où vivaient ses beaux-parents, elle fonda une grande famille. Elle avait coutume de dire qu’elle avait sept enfants, sept petits-fils et sept petites-filles. Grâce à ces derniers, elle devint cinq fois arrière-grand-maman. Elever une si grande famille ne fut pas une sinécure. Entre éducation des enfants, cuisine, tenue du foyer et jardin, Reine ne ménagea pas sa peine. Afin d’améliorer le quotidien, elle travailla le soir chez Nestlé. Les aléas de la vie l’obligèrent à prendre un emploi plus important et ce, jusqu’à la retraite. Reine était coquette. Elle avait plaisir à s’habiller. Elle n’était pas une adepte des lotos, mais elle adorait danser. Depuis sa retraite, avec son ami, elle a virevolté dans bon nombre de thés dansants. Le jass et le scrabble ont également occupé ses loisirs. Pour entretenir sa forme, elle pédalait à tout vent, un vélo d’appartement installé sur son balcon. Puis ce fut les cent pas qu’elle effectuait plusieurs fois par jour. Ses forces déclinant, Reine rejoignit le Home de l’Intyamon où elle retrouva de la vivacité. Elle participait à toutes les animations et sorties organisées par le foyer. Si on voulait lui rendre visite durant la semaine, il valait mieux l’avertir assez tôt! Cette dernière année fut plus difficile. La perte de la vue et une ouïe déficiente l’ont peu à peu coupée du monde. Reine en souffrait. Lundi 10 juin, elle s’est éteinte, apaisée et entourée des siens. A tous ceux qui pleurent sa disparition, nous disons notre sympathie émue. GRU