Bulle
André Pachoud s’est éteint le 5 juin, entouré de la tendresse de ceux qu’il a aimés et à qui il a tout donné. Il avait 89 ans. Un dernier hommage lui a été rendu hier, en l’église de La Tour-de-Trême. André Pachoud a vu le jour le 22 mai 1926 à Saint-Chamond, en France. Il était le fils unique d’un citoyen suisse émigré et d’une Française. Très tôt, il manifesta un intérêt marqué pour les mathématiques et aurait sans doute poursuivi des études supérieures si la guerre n’était venue changer le cours des choses. A l’âge de 16 ans, il entra en usine où il fit un apprentissage de mécanicien. Plus tard, il mit ses compétences au service du textile, alors fleuron de l’industrie locale. Il devint rapidement contremaître. Ses qualités d’écoute et sa discrétion lui valurent le respect des ouvrières et de son patron. En 1951, il unit sa destinée à Charlotte, native de Chambéry, en Savoie, et eut la joie d’accueillir un garçon et deux filles. En 1964, l’industrie textile étant sur le déclin, il rejoignit le pays natal de son père avec sa famille. Il dut alors changer de profession et fut engagé à la chocolaterie de Broc. Cette nouvelle page de vie fut sans doute le plus grand défi de son existence. Un courage dont ses enfants lui sont reconnaissants. Econome, méthodique, organisé, il put offrir une maison à sa famille, dans laquelle il exerça avec brio ses multiples talents de bricoleur. Après des années de labeur, il eut la chance de jouir d’une longue retraite au cours de laquelle il s’adonna à ses activités de grand-père. Il chérissait ses trois petits-fils qu’il a initiés aux valeurs d’une vie où l’on se construit soi-même. En 2009, son épouse manifesta les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Pendant cinq ans, il s’occupa d’elle avec une loyauté et un amour à toute épreuve. Ce n’est que contraint par l’avancement inexorable de la maladie qu’il accepta, en 2014, de la confier au Foyer de Bouleyres. Malgré sa santé faiblissante, il s’adonnait aux mots croisés et continuait de s’intéresser à la marche du monde. Indépendant, introverti, généreux et tellement aimant, il a protégé jusqu’à ses derniers instants son jardin secret. La Gruyère exprime sa sympathie à sa famille et à tous ceux que son départ laisse dans la peine. GRU