Raymonde Dupré-Gachoud

Raymonde Dupré-Gachoud s’est éteinte mercredi, dans sa 84e année. Un dernier hommage lui a été rendu vendredi, en l’église de La Tour-de-Trême. Raymonde est née à Gumefens le 21 novembre 1931. Elle était la cadette des sept enfants d’Angèle, couturière, et de Jules Sottas, charpentier dont l’entreprise est aujourd’hui en mains de son petit-fils Jean-Pierre Sottas. Toute sa vie, Raymonde pratiqua les valeurs morales que ses parents lui inculquèrent: le don de soi, l’honnêteté, la générosité et le respect. Pendant les années 1930, puis lors de la Seconde Guerre mondiale, la vie était difficile dans les campagnes fribourgeoises. La jeune Raymonde dut se mettre à l’ouvrage et apporter sa contribution pour faire bouillir la marmite familiale. Elle aimait raconter à ses enfants les heures de couture aux côtés de sa maman, la cueillette des baies dans la région du Gibloux, le ramassage du bois et la capture des grenouilles au bord de la Sarine alors que le lac de la Gruyère n’existait pas encore. En 1953, elle épousa Marcel Gachoud, boulanger à Avry-devant-Pont. De leur union naquirent trois enfants: Dominique, Claude et Marcelle. En 1959, Raymonde eut la douleur de perdre subitement son mari, emporté par une crise cardiaque. Jeune veuve avec trois enfants, Raymonde fit face à la situation en reprenant les rênes du commerce et en engageant un boulanger, se chargeant elle-même des livraisons. En 1962, elle rencontra Louis Dupré, originaire de Gumefens comme elle. Elle fonda un nouveau foyer et eut le bonheur d’avoir encore un fils, Jean-Daniel. Louis accueillit les trois enfants du premier mariage comme s’ils étaient les siens. En 1965, la famille s’établit à La Tour-de-Trême. Raymonde exploita le magasin d’alimentation au centre du bourg. On n’y trouvait de quoi faire ses achats, mais aussi une qualité d’accueil et d’écoute qui en faisait un point de rencontre et de convivialité. Quant à Louis, il travaillait comme représentant en vins, tout en secondant son épouse dans l’exploitation du commerce. Malgré leurs longues journées de labeur, ils participaient activement à la vie touraine. Pour mener au mieux sa tâche, Raymonde suivit des cours de comptabilité et de gestion, elle qui n’avait pas eu la chance de recevoir de formation. Elle a d’ailleurs tenu à ce que ses quatre enfants bénéficient d’une solide formation professionnelle. Sa famille faisait en effet sa fierté. Raymonde aimait rassembler ses enfants et ses huit petits-enfants à Noël, à Pâques, à la Bénichon, ou encore lors des anniversaires. Jusqu’à ce que la croix se dresse devant elle pour la deuxième fois. Louis meurt en 2008 et Raymonde se retrouva à nouveau veuve. Elle parvint néanmoins à surmonter cette épreuve supplémentaire. Proche de ses enfants, elle resta active, s’occupant de sa maison et de son salon-lavoir. En 2014 toutefois, sa santé déclina. Raymonde entra au home de Sorens puis à celui de Bulle. A sa famille et à ses proches, La Gruyère adresse ses messages de sympathie. GRU