La Tour-de-Trême
Jean-Claude Romanens nous a quittés le 2 août, à l’âge de 75 ans, entouré de sa famille. La cérémonie du dernier adieu a lieu ce jeudi 4 août en l’église de Sorens.
Né dans le foyer de Léon et Noëlle Romanens, à Sorens, il est le troisième d’une fratrie de sept. En 1972, Jean-Claude unit d’abord sa destinée à Marie-Louise Mauron, laquelle donnera naissance à quatre enfants. Alors paysan, il fut fragilisé, en 1978, par une grave maladie. Perdure encore, pour nombre de personnes l’ayant côtoyé alors, le souvenir de ces foins ou moissons et de leurs quatre heures de café de chicorée et de pain blanc frais.
Si Jean-Claude aimait son métier, l’agriculture n’était pas une vocation. Quand proposition lui fut faite, en 1982, de reprendre la succursale villageoise de la Raiffeisen, il ne lui fallut pas bien longtemps pour accepter. Loin des standards actuels de la sécurité bancaire, il accueillit donc, dans sa ferme de Pochon, à Sorens, un coffre-fort pour lequel il fallut renforcer les murs. Cette activité le combla et, très vite, il s’y investit au point de laisser tomber l’exploitation agricole.
Petit à petit, la banque a évolué. Elle s’est offert des locaux sécurisés, puis a fusionné avec d’autres villages jusqu’à devenir la grande Banque Raiffeisen Moléson, dont Jean-Claude a occupé le poste de directeur, jusqu’en 2007. Un directeur resté fidèle à ses racines: durant tout ce temps, il conserva un petit lien à la terre, en éleveur de volailles passionné.
A l’aube de ses 60 ans, Jean-Claude s’est offert une retraite anticipée. Décision qu’il ne regrettera pas: la maladie – une paralysie supra nucléaire progressive – l’ayant trop vite rattrapé. Divorcé de Marie-Louise, Jean-Claude a, entre-temps, uni sa destinée à Madeleine Tena, épouse avec laquelle il a eu la chance d’accomplir de nombreux voyages. Le couple, d’abord installé sur les hauts de Botterens, a été, contraint par la maladie, d’emménager dans un appartement de La Tour-de-Trême.
Jean-Claude a toujours éprouvé un grand plaisir à réunir tout le monde pour Noël. Ses frères et sœurs, amis, enfants et petits-enfants l’ont soutenu durant sa maladie qui l’a, petit à petit, enfermé dans son propre corps sans lui retirer sa lucidité. Pour preuve: jusqu’à ses derniers instants, toujours blagueur, il a joué aux cartes, bien qu’il lui faille néanmoins un peu plus de temps pour abattre ses atouts.
Il s’est endormi paisiblement des suites de sa maladie. A sa famille et à ceux que son départ laisse dans la peine, La Gruyère exprime sa profonde sympathie. GRU