
Bulle
Francis Pittet s’est éteint le 23 mars. Il était dans sa 75e année. Un dernier hommage lui a été rendu samedi. Francis a été un mari, un père, un grand-père, un parrain, un patron, un président, un ami, ou simplement un homme respectable et respecté. Issu d’une famille paysanne, les valeurs terriennes le guident dans tout son parcours. Comme son papa, il aime le bétail. En stage dans une ferme de la Singine, il franchit la barrière du suisse allemand. Il choisit pourtant un destin qui répond mieux à son goût pour les études et les maths et entre à l’Ecole d’ingénieurs de Fribourg. A 20 ans il accomplit son service militaire dans l’infanterie, où il découvre deux disciplines qui façonneront ses loisirs pour la vie, le tir et la marche. En 1966, il épouse Agnès Michel, avec laquelle il fête cinquante ans de mariage le printemps dernier. De cette union vont naître Jean-François, Evelyne puis Marina, à qui il a à cœur de transmettre les valeurs fondamentales qui régissent sa vie: simplicité, sincérité, humilité, sens de la justice, pugnacité, générosité. Il cultive la tradition des réunions de famille où il fait le plein de bonheur. Francis est un homme d’action, il fait les choses, simplement, efficacement. A 28 ans, il est engagé comme chef d’exploitation chez Mifroma, à Ursy, où il fait creuser dans la molasse des tunnels impressionnants pour conserver les meules de gruyère. En parallèle, il consacre ses loisirs à la montagne et au tir, deux passions où il forgera ses plus solides amitiés. Pour la montagne il pourrait tout donner. C’est en Gruyère qu’il se sent le mieux. Il découvre l’alpage de Bounavaux et la cabane du Club alpin. L’hiver, il s’adonne au ski de randonnée et fait une dizaine de fois la vallée Blanche. Avec le tir, il apaise son bouillonnement intérieur. Son regard d’aigle, la domination de soi-même, en font rapidement un tireur d’exception, qui rafle toutes les distinctions et devient roi du tir. L’an passé, fragilisé par les soucis de santé, ce sont ses amis qui l’allongent sur le sol du stand de Sâles, où il tire encore ses dernières cartouches. Francis est entier, rien ne l’arrête, il est comme ça. En dépit des alertes et des accidents, il se relève inlassablement. Mais jeudi dernier, il a dû renoncer à poursuivre plus loin sa route. Dans une dernière grâce, il a accordé à ses proches une journée d’adieux, puis s’est envolé comme une plume. A sa famille, à ses amis, à tous ceux qui pleurent son départ, nous disons notre sympathie émue. GRU