
Broc
Augusta Magnin s’est endormie mercredi dernier au Foyer La Rose des Vents, à Broc, entourée de sa famille. Un dernier hommage lui est rendu ce samedi en l’église de Bulle.
Augusta est née le 3 juin 1932 à Saussivue dans la famille de Pacifique et Rosa Doutaz-Gremion. Elle était la deuxième d’une fratrie de cinq enfants. Elle commença sa scolarité à Gruyères, puis la poursuivit à Enney dès 1942 lorsque ses parents reprirent le domaine de la Fin de la Chenau. Elle reçut ensuite une machine à coudre qui lui permit de travailler à domicile pour une boutique de Gruyères. Chaque semaine, elle se rendait à pied à travers la forêt de Chésalles avec un gros baluchon pour apporter les habits d’enfants ou autres objets qu’elle avait cousus. Ensuite, elle fut engagée à l’usine Nestlé à Broc où elle travailla jusqu’à son mariage. Son habileté lui permettait d’améliorer un peu son salaire lors du travail «aux pièces».
Un soir de bénichon, elle rencontra Maurice Magnin, d’Estavannens, qu’elle avait repéré grâce à son très beau complet bleu. Ils se marièrent en 1959 et s’établirent à Gondo (VS) où Maurice était douanier, puis à Lourtier et Fionnay pour terminer aux Verrières (NE).
Le couple eut la joie d’accueillir quatre fils nés entre 1959 et 1964, puis trois petits-enfants. Augusta, toujours très active, s’occupa, en plus de son ménage, du nettoyage du poste de douane et de travaux chez des particuliers. Elle se rendait à vélo au village des Verrièrres et des Bayards.
En 1990, elle retrouva sa Gruyère natale pour s’établir à Echarlens. Elle eut l’immense chagrin de perdre son époux en 1993, soit trois ans après sa retraite. Elle déménagea à Bulle, puis un drame la toucha à nouveau, son troisième fils fut tragiquement enlevé durant son service en 1999. Elle ne s’en remit jamais totalement.
Très attachée à sa famille, elle chérissait ses filleuls, ses neveux, ses petits-enfants et son arrière-petite-fille.
Avec l’amicale des gardes-frontières elle prit part à différents voyages à l’étranger. Pour ses vacances elle avait beaucoup de plaisir à revenir à la Chenau et à Estavannens et à passer une ou deux semaines dans un chalet d’alpage ou dans des anciens postes de douane.
Plus tard, avec son abonnement général elle voyagea dans tout le pays, seule ou avec une amie. Augusta marchait beaucoup, tous les jours elle se rendait à pied au cimetière et très souvent à la chapelle des Marches ou ailleurs ce qui lui permit de garder une forme étonnante jusqu’à 80 ans. Puis, Victime d’un AVC, elle resta paralysée du côté gauche et le fauteuil roulant remplaça bien malgré elle les grandes balades et les voyages.
Depuis 2012, elle résidait au foyer de Broc où elle fut très bien entourée et rendit son dernier soupir. A tous ceux qui pleurent sa disparition, nous disons notre sympathie émue. GRU