
Louisa Moret s’en est allée hier matin, entourée de sa famille, au Foyer de Bouleyres, à Bulle. Elle venait d’entrer dans sa 97e année. Un dernier hommage lui sera rendu vendredi, en l’église Saint-Pierre-aux-Liens, à Bulle. Louisa est née à Maules, dans la ferme de Philippe et Antonie Gremaud, le 3 février 1919. Marchand de bétail, son père déménagea quelques années plus tard à Bulle. Louisa a effectué toutes ses classes dans le chef-lieu et a travaillé ensuite comme employée de maison, dans la région et à Bâle. C’est dans la ville rhénane qu’elle vécut le début de la guerre. Le souvenir du bruit des bombes, de l’autre côté de la frontière, lui est toujours resté en mémoire. Inquiète, sa mère la fit d’ailleurs revenir à Bulle et Louisa fut embauchée à la boulangerie Glasson. En 1944, elle épousa Alfred Moret et le jeune couple s’installa à Rougemont, car Alfred y travaillait comme garde-fort. De leur union naquirent Willy, en 1945, puis Joël en 1948. A la fin de la guerre, Alfred fut engagé aux GFM et la famille emménagea à Bulle. Femme au foyer, Louisa effectuait beaucoup de couture et de tricot, pour elle-même et différentes familles. La section bulloise des Samaritains bénéficia aussi longtemps de ses services. Le jardinage, les voyages et la montagne occupaient également ses loisirs. Serviable et gentille, elle eut le bonheur de choyer dix petits-enfants et arrière-petits-enfants. Louisa perdit son mari en 1983, dans un accident de bûcheronnage. Elle s’installa deux ans plus tard dans un appartement au Foyer Gruérien. Elle y vécut plus de vingt ans, s’adonnant notamment à la lecture et aux mots croisés, des activités dont elle a pu profiter jusqu’à ses derniers jours. Sa santé déclinant, elle dut rejoindre en 2011 le Foyer de Bouleyres, où elle bénéficia d’un excellent encadrement. Mais depuis quelques semaines, ses forces l’abandonnaient peu à peu. A sa famille et à tous ceux que son départ laisse dans la peine, La Gruyère exprime sa profonde sympathie. GRU