Bulle
Marie-Antoinette Kolly-Progin nous a quittés le 19 octobre, pendant son sommeil. Elle avait fêté son 89e anniversaire le 14 octobre.
Elle est née en 1935 à l’Arney, là où elle a quitté ce monde. Mais entre ces deux événements, c’est une vie très bien remplie qu’elle a eue.
Elle grandit dans la famille d’Alfred et Delphine Progin-Currat. Elle a un demi-frère, Augustin, et un frère, Martial, qui la précèdent de quelques années. Elle fréquente l’école enfantine à Bulle, puis poursuit sa scolarité à Vuadens. Très tôt, elle est déterminée à faire des études. Ses parents la placent en internat à Estavayer. Elle suit l’école secondaire, et comme elle a certaines capacités, elle entre à l’Ecole normale. Elle devient institutrice à moins de 18 ans. Elle enseigne un an chez les sœurs de la charité de la Sainte-Croix, à Ingenbohl. Elle apprécie enseigner à des adolescentes. Elle revient en Suisse romande pour enseigner à Chexbres, à l’institut international Préalpina.
C’est durant cette période qu’elle apprend les rudiments de la danse. Son frère l’accompagne pour aller au bal. Elle fait la connaissance de Jean-Baptiste Kolly. Ils se revoient dans le train qui l’amène à Ingenbohl. Il est conducteur et contrôleur aux GFM. Et leur idylle débute. Elle se concrétisera par leur mariage en 1957.
Le couple habite tout d’abord Bulle. Michel naît à la fin de l’année 1957. Myriam suit une année plus tard.
Puis la santé de sa maman se détériore. Marie-Antoinette s’en occupe, tout en assumant ses tâches de femme au foyer et de jeune mère. Sa maman meurt en 1959. La famille déménage alors à l’Arney, Marie-Antoinette désirant s’occuper de son père.
Jean-Claude voit le jour en 1960 et Maurice en 1964.
En 1969, on propose à Marie-Antoinette d’enseigner à l’école secondaire, tenue par les sœurs de la charité de la Sainte-Croix à Bulle. Elle accepte de donner quelques heures de dessin, d’histoire, de calligraphie et même de gym.
Elle suit de très près l’éducation de ses quatre enfants. Elle les oblige à sortir tous les jours, contrôle leurs devoirs, leur fait suivre des cours de piano et pratiquer au moins une activité sportive, suivre la messe chaque semaine. Elle s’occupe également de son père, du grand jardin, etc. Durant les vacances, la famille voyage et découvre l’Europe et l’Afrique du Nord. Bref, Marie-Antoinette Kolly est une superwoman avant la lettre.
En 1973, l’école secondaire des filles ferme et elle rejoint l’école secondaire de la Gruyère. Elle y enseignera avec beaucoup de plaisir le dessin et les travaux manuels. Elle participe à la création de décors de théâtre.
En 1987, elle devient membre fondateur du club Soroptimist de la Gruyère.
Elle enseigne jusqu’en 1990, date à laquelle le couple décide de prendre une pré-retraite, en particulier pour s’occuper davantage des petits-enfants qui commencent à devenir nombreux, huit au total, dont six dans la même maison transformée il y a peu, où résident dorénavant Michel, Myriam et leur famille.
Le couple va pouvoir profiter de la vie. Il passe au moins un mois par an en Espagne dans son appartement de la Ciudad Quesada, sur la Costa Blanca. Il profite de voyager et d’emmener ses petits-enfants découvrir le monde, ou encore d’inviter ses proches pour des repas et des fêtes. Une retraite heureuse durant des années, jusqu’à ce que les ennuis de santé de son fils Maurice nécessitent une prise en charge. Marie-Antoinette et Jean l’épaulent tant bien que mal jusqu’à son décès.
Marie-Antoinette subit une opération du cœur il y a quelques années. Elle s’en remet bien, garde une bonne mobilité, reste alerte malgré des pertes de mémoire. Cela lui permet de rester à la maison jusqu’à son dernier jour. A tous ceux qui pleurent le départ de Marie-Antoinette, nous disons notre sympathie émue.GRU