Ursy
21 juin 1928 – 24 juin 2022: deux dates, une longue vie de nonante-quatre ans!
Arrivée dans le foyer de Rose et Louis Clément, à Villarsel-le-Gibloux, Estelle Oberson est la troisième d’une fratrie qui en comptera sept. Ses parents étaient des paysans locataires jusqu’à ce qu’ils achètent le domaine et la jolie ferme du Boden à Montécu/Bonnefontaine.
A l’âge de 9 ans, gravement atteinte dans sa santé, Estelle est accueillie dans le foyer de ses grands-parents Firmin et Catherine Chappuis, à Corpataux. Elle est choyée comme une enfant unique par ses grands-parents et sa tante Marie.
Guérie et sa scolarité achevée, elle termine son apprentissage de couturière en 1947. Ne trouvant pas d’emploi dans sa profession, elle rejoint sa sœur Carmen Despont au restaurant de la Fleur de Lys à Rue (aujourd’hui la crêperie).
Ensuite, elle travaille au restaurant de la Croix-Blanche à Vuadens et c’est là qu’elle rencontrera son cher Constant Oberson – suivront un mariage, l’installation à la laiterie de Maules et la naissance de quatre enfants.
En 1959, c’est l’installation à la laiterie de Vuarmarens jusqu’en 1993. Puis arrive la retraite avec deux ans passés au Chalet, aux Paccots, et ensuite à Romont, où ce fut le temps des voyages. Estelle a eu l’immense bonheur d’accueillir 14 petits-enfants et 15 arrière-petits-enfants.
Outre le groupement des dames de la paroisse, elle avait une vie sociale à travers les activités de son époux, décédé il y a dix ans. Elle le suivait partout avec bonheur. Notamment, lorsqu’il fabriquait le Gruyère au chalet de la Confrérie, au marché folklorique à Bulle ou à la Foire de l’agriculture à Paris. Un bon souvenir, aussi pour elle: elle avait confectionné le costume des majorettes d’Ursy avec Blanche Bovet. Elle a aussi beaucoup participé aux travaux de la laiterie quand il n’y avait pas d’apprenti.
La couture est restée sa passion. Elle aimait aussi beaucoup la lecture, le tricot, les mots croisés et, bien sûr, les concerts de fanfares.
Après le décès de Constant, elle a continué à participer aux marches du jeudi matin en forêt de Boulogne à Romont.
Il y a six ans, elle a dû rendre son permis de conduire qu’elle avait depuis 1961 – elle fut la première femme à avoir le permis dans la paroisse, après la sage-femme – et sa santé a commencé à décliner. Cette perte d’autonomie l’a beaucoup affectée. Le 1er mai dernier, à la suite d’un AVC, elle a été hospitalisée, puis elle a passé cinq semaines au Home de Vuisternens-devant-Romont, où elle s’est éteinte, paisiblement, trois jours après son 94e anniversaire.
A sa famille, à ses proches et à tous ceux que le départ d’Estelle Oberson laisse dans la peine, La Gruyère exprime sa profonde sympathie. GRU