Ce lecteur revient sur les propos lancés par Philippe Nantermod, vice-président du PLR, sur le processus de vaccination contre le coronavirus.
Philippe Nantermod, vice-président du PLR, a fustigé dans la presse la lenteur de la Suisse en matière de vaccination contre le Covid-19. Il faut, dit-il, que les Suisses soient vaccinés en un mois, un mois et demi. Je ne sais pas où il puise son inspiration, peut-être dans la dôle blanche, car pour accoucher d’une proposition aussi irréaliste, l’esprit doit assurément baigner dans une douce euphorie. A moins qu’il suive l’exemple de Donald Trump, lequel invitait ses compatriotes à boire de l’eau de Javel. Transposée, cette énormité serait de nature à suggérer une vaccination à la malvoisie. Philippe Nantermod semble ignorer que le vaccin est pour l’instant réparti parcimonieusement – 107 000 doses reçues par la Suisse – pour la suite, les livraisons dépendront des disponibilités, de la répartition entre les Etats et de la mise dans le circuit de nouvelles productions. Pensons plutôt qu’il s’agit d’une critique implicite de l’action du Gouvernement, qui en rejoint une autre de la même veine formulée par Isabelle Chassot, laquelle exigeait du Conseil fédéral une stratégie claire pour l’avenir. Comme si cela était possible s’agissant d’une pandémie au développement aléatoire. D’autre part, le Conseil fédéral est soumis à de multiples pressions de facteurs aux intérêts divergeants, dont les partis de droite, ce qui ne simplifie pas sa tâche. Les deux personnes citées plus haut sont finalement les porte-voix de leurs présidents de parti qui, souvenons-nous en, s’exibaient, il y a quelques mois, devant le Palais fédéral en formulant avec la plus grande détermination leur opposition à tout nouveau confinement. Depuis, ces derniers sont semble-t-il terrés dans la niche du souffleur. Comme quoi, le virus n’est pas seul en mutation. Clovis Colliard Châtel-sur-Montsalvens