
Bulle
Ce mercredi après-midi, la famille et les amis de Gunilla Hamilton seront réunis en l’église Saint-Pierre-aux-Liens de Bulle pour lui rendre un ultime hommage. Elle a quitté ce monde dans la nuit du 8 au 9 juin, seule. Deux policiers sont venus avertir, samedi en fin de journée, celui qui fut son époux durant de nombreuses années. Fille d’une noble famille, Gunilla Hamilton est née en 1954 en Scanie, au sud de la Suède, là où les champs de blé ondoient au vent venant du nord. Le mariage avec Pierre Rime fut célébré en grande pompe et avec ripaille. Un copain de Charmey avait même emporté un cor des Alpes, qui fut l’attraction de la fête. Gunilla suivit son époux en Suisse, à Fribourg, à Bulle, puis à Gumefens, dans une maison que le couple avait achetée et où tous deux s’installèrent joyeusement. Un fils, Ludovic, vint égayer leur vie commune. Les années heureuses passèrent vite. Gunilla se mit à travailler pour la Croix-Rouge, où sa gentillesse trouva de quoi s’exprimer. Malheureusement, un soir, en rentrant, son époux fut informé qu’elle avait tenté de mourir. Si jeune, pourquoi? Inutile de compter les hospitalisations, les changements de psychiatre, les changements de médicaments… C’est l’incompréhension devant un mal plus que sournois. La dépression chronique est une terrible maladie. Gunilla quitta la villa familiale et vint s’établir à Bulle. Après plusieurs années de rupture totale et un divorce à l’amiable à sa demande, elle revoyait son ex-mari, pour manger ensemble. Lors des repas chez elle, dans son modeste appartement, les chandeliers occupaient la table, souvenir de ses origines. Bien des fois, elle dut renoncer à ces agapes, se sentant trop mal. Le mal sournois a gagné, puisque Gunilla Hamilton a mis fin à ses jours qui ne lui apportaient plus rien, uniquement de la souffrance. Elle a même laissé esseulés ses chats adorés. Gunilla s’en est allée, plongeant dans le chagrin tous ceux qui l’ont connue et qui garderont d’elle le souvenir d’une femme honnête et humaniste. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre sympathie. GRU