Fribourg
Jean Magnin s’en est allé sereinement samedi, le jour de ses 91 ans. Un dernier hommage lui sera rendu mercredi, en l’église Saint-Pierre, à Fribourg. Jean naquit en 1926, à Romont, dans la famille de Sidonie et Etienne Magnin-Python. Fier de ses origines gruériennes, d’Hauteville précisément, il resta très attaché à la Glâne, où il passa sa jeunesse et dont il courut tous les chemins, particulièrement ceux de la région de Grangettes. Après l’école primaire à Romont et l’école secondaire au pensionnat Saint-Charles, Jean Magnin suivit l’école de commerce au Collège Saint-Michel pendant la guerre. Il compléta sa formation par un apprentissage de commerce auprès de la Fédération des coopératives agricoles du canton de Fribourg. Sa jeunesse fut marquée par son engagement comme servant de messe à la Fille-Dieu. Son adolescence fut influencée par l’appartenance au patronage du chanoine Oberson, au mouvement scout et au groupe La Bohème, des amis qui rêvaient de refaire le monde. Il fut fidèle à l’entreprise où il acquit sa formation. Il franchit les échelons de la hiérarchie pour terminer sa carrière comme directeur adjoint. Il prit sa retraite en 1988, après la réalisation de nombreux projets: création de la fabrique de flocons de pommes de terre, à Fribourg, participation à la construction de nombreux ouvrages, notamment des silos à céréales et ouverture des marchés pour l’exportation de pommes de terre. Il était fier de son titre de «patatier fribourgeois».
Chargé de cours au centre de formation de Grangeneuve pendant près de vingt ans, Jean Magnin s’efforça de transmettre aux jeunes paysans sa foi en la coopération et sa connaissance de l’utilité des ganisations agricoles. Il participa à la création de la fromagerie de démonstration de Gruyères, dont il fut l’animateur pendant vingtcinq ans. Il fonda, avec d’autres, la Confrérie du gruyère, dont il endossa
la fonction de chancelier durant douze ans. En 1953, il épousa Claire-Lise Dupraz avec qui il eut quatre enfants. Ils vécurent une épreuve douloureuse lorsque leur fille aînée mourut à l’âge d’une année. En 2013, son épouse devait décéder après une chute à son domicile. Jean Magnin aimait passer du temps à l’embellissement de ses lieux de vie, à Fribourg et à Charmey. Il pratiquait la chasse avec ses amis en montagne,
en plaine et dans le Grand-Nord, où il se rendit pour découvrir les territoires du loup et de l’ours. Ses plus grands moments de bonheur se vivaient en famille. Il vit grandir et s’épanouir avec fierté ses sept petits-
enfants et ses sept arrière-petitsenfants. A sa famille, ses proches et à tous ceux que le décès de Jean Magnin laisse dans la peine, La Gruyère dit toute sa sympathie. GRU