Le Châtelard
Gérard Delabays s’est endormi paisiblement le 23 septembre, entouré de sa famille, dans sa 85e année. La célébration du dernier adieu a eu lieu en l’église du Châtelard le 27 septembre. Gérard «de la poste» est né le 22 novembre 1937 au Châtelard. Septième d’une fratrie de huit enfants, il a suivi sa scolarité dans son village natal, où il secondait en même temps son papa Louis, facteur. Il fréquenta ensuite St-Charles, «trop peu de temps», comme il aimait à le rappeler. A 17 ans, Gérard entra en effet à la préfecture de la Glâne comme secrétaire sous le «préfet-poète» et quitta le château à 60 ans: un seul employeur, mais cinq préfets! «Dans les différents postes à responsabilités qu’il a assumés à la préfecture, il a été un collègue exemplaire, un manager du personnel attentif et respectueux, un chef financier précis et un lieutenant de préfet compétent, engagé et un bras droit qui faisait du bien», avait alors déclaré le préfet Willy Schorderet. En 1961, il unit sa destinée à Marguerite Mesot, aussi enfant du village, qui parcourut avec lui la Glâne lorsqu’il distribuait le matériel de vote dans toutes les communes. Le couple accueillit trois enfants, Martine, Claude et Marc, et quatre petits-enfants firent la joie de leur grand-papa. Quel bonheur de le voir rayonner en bout de table, fier de sa famille qu’il aimait tant recevoir avec, dans l’assiette, les légumes et les fruits cultivés avec la tendre complicité de son épouse. Outre son activité au jardin, Gérard affectionnait particulièrement la marche, en montagne ou dans les forêts de son cher Gibloux. «Je vais faire quelques pas», disait-il. Cela rythmait sa semaine, de même que les mots croisés de son quotidien préféré La Liberté et les mots fléchés du samedi de La Gruyère. Les lettres encore occupaient ses soirées: il faisait quelques parties de Rummikub avec Maguit dans une saine compétitivité. Sa serviabilité, son humour pince-sans-rire, ses bons mots dans un patois à la prononciation irréprochable manqueront à tous ceux qui aimaient le côtoyer au village, en ville ou sur les sentiers des Préalpes. A sa famille, à ses proches et à tous ceux que son départ laisse dans la peine, La Gruyère exprime ses messages de sympathie. GRU