née Ruffieux, Villarbeney
Edith Barras est née le 2 novembre 1935, à Villarbeney, dans le foyer de Joseph et Rosa Ruffieux-Quartenoud. Cadette d’une fratrie de six garçons, elle seconda sa maman dans les travaux ménagers, son père étant charpentier. Après sa scolarité obligatoire, elle fréquenta l’école ménagère agricole de Marly et œuvra quelques années à la chocolaterie de Broc.
De son mariage en 1960 avec Robert Barras, de Corbières, elle mit au monde trois filles, Josette, Nicole et Suzanne. Malheureusement, l’aînée décéda à l’âge de quatre ans, après une longue maladie. Chaque jour, Edith avait une pensée pour sa fille disparue. Etablie d’abord à Montévraz, où la famille exploitait un petit domaine, elle déménagea dans la Broye, à Léchelles, puis à Chandon où Jean vit le jour. La vie de fermier étant difficile, Robert abandonna le métier de paysan.
De retour en Gruyère, à Villarbeney, Edith soigna avec beaucoup de dévouement sa maman, jusqu’à son décès en 1971. Elle fut secondée par son frère Pascal, qui habitait la même maison.
En 1974, Antoine agrandit la fratrie et, dès 1976, toute la famille alpa dans la vallée du Motélon, au Patchalet et à Porcheresse. L’accès n’étant possible qu’à pied, les denrées alimentaires, le matériel, les poules et les chats étaient amenés à dos de mulet. Edith cuisinait au creux du feu et effectuait la lessive à l’ancienne, au bassin. Secondant son mari, elle fabriquait de délicieuses tommes de chèvre. Les dernières années, en début de saison, l’hélicoptère transportait la marchandise et le matériel. La vie alpestre prit fin avec le décès de son mari en 1994.
Mère au foyer, Edith Barras éleva ses enfants avec fermeté et beaucoup d’amour. Elle tricotait pulls et chaussettes et cousait des vêtements. Elle bichonnait aussi son jardin. Chaque semaine quasiment, elle confectionnait des bricelets fort appréciés.
Lorsque sa famille venait la voir, notamment ses petits-enfants, elle arrêtait son ouvrage et prenait vraiment le temps de recevoir. «Il y a encore des jours derrière le Moléson», disait-elle.
Quotidiennement, Edith lisait les journaux. Elle jouait aussi très bien au jass. Depuis quelques années et à tour de rôle, chacun de ses enfants l’accueillait le dimanche dans sa famille. Ils l’emmenaient en balade, au concert, au théâtre, notamment à ceux en patois.
A la suite de la maladie de Reynaud et à la sclérodermie, Edith Barras a perdu des phalanges. Cela ne l’empêcha ni de jardiner ni de raccommoder, mais elle a regretté de ne plus pouvoir tricoter.
A sa famille, elle laisse un bel exemple de force et de courage. Malgré une santé déclinante, rien ne laissait présager un départ aussi brutal. Elle est décédée dans sa maison le 10 juin. Les derniers hommages lui ont été rendus le 13 juin en l’église de Botterens. Selon son désir, ses cendres reposeront dans le vallon de Porcheresse.
Que tous ceux que le départ d’Edith Barras laisse dans la peine trouvent ici l’expression de notre sympathie. GRU