Matran
C’est dans sa ferme qu’André Pittet s’est éteint à 81 ans, le lendemain de Noël, entouré des siens auxquels il n’a pas manqué de prodiguer moult conseils avant de s’envoler. Né dans la ferme paternelle de Palud le 8 novembre 1939, il était l’aîné d’une fratrie de quatre garçons. Dès son plus jeune âge, il participa aux travaux de la ferme et y trouva sa vocation. Plus tard, la famille déménagea au chemin des Crêts, dans la ferme de Champerey. En avril 1961, il unit sa destinée à Anne-Claire Moret, épouse sur qui il put compter sa vie durant et à qui il avoua, avec ses dernières forces, son amour et ses regrets de ne pouvoir fêter avec elle leurs 60 ans de mariage. De cette union, naîtront trois filles et un garçon qui lui donneront la joie d’être le grand-papa de neuf petits-enfants et l’arrière-grand-papa de deux arrière-petits-enfants. Ils étaient sa fierté et c’était un honneur pour lui de participer à leurs remises de diplôme. Leur réussite représentait l’aboutissement de son travail. Sur le plan professionnel, André connut des moments difficiles lorsqu’il dut quitter la ferme de Champerey, puis celle de Palud, suivie de celle du Coude pour s’installer avec bétail et chédail dans l’exploitation de la famille Blancpain, à Nonan. Rapidement, des liens amicaux se nouèrent entre propriétaire et fermier. Connu et reconnu dans le monde agricole, André a été secrétaire du Syndicat chevalin et du Syndicat d’élevage pie noir. Ces deux fonctions lui permettaient de côtoyer ceux qui comme lui consacraient leur vie à l’agriculture. Gruérien dans l’âme, André chérissait ses alpages du Motélon et de La Chia. Il était membre de la Société des armaillis de la Gruyère et en devint même le président. Préparer son message pour l’assemblée générale lui procurait beaucoup de stress, la plume n’étant pas sa tâche de prédilection. Toutefois, il savait trouver les ressources pour adresser à ses amis armaillis ses convictions et ses encouragements. En juillet 2019, il dut accepter le verdict médical et il engagea une lutte incessante pour tenter de vaincre l’inéluctable. Courageux, il continua à prêter main-forte aux travaux de la ferme. Il voulut rester à son domicile, entouré des siens. Le jour de Noël, il se soucia encore des tâches à accomplir, donna ses derniers conseils à son fils, à ses petits-enfants, montra sa joie de recevoir la visite de ceux qu’il aimait et à qui il souhaita un joyeux Noël. Sentant la vie lui échapper, il reçut les soins des infirmiers, ainsi que les derniers sacrements. C’est en écoutant le Ranz des vaches, chanté par Bernard Romanens, avec son épouse et ses enfants qu’il partit vers la vie éternelle. A eux nous disons notre sympathie émue. GRU