
dit Jean-Jean, Montévraz
Jean Yerly s’est paisiblement éteint à l’âge de 83 ans, mardi, entouré des siens. Affaibli depuis quelques mois, il était hospitalisé à l’HFR de Riaz depuis le 9 mai dernier.
Né le 18 juin 1936 à Rueyres-Treyfayes, Jean-Jean était le huitième des douze enfants de Paul et Marguerite Yerly-Monney. Sa scolarité achevée, il suivit sa formation d’agriculteur à Grangeneuve et travailla plusieurs étés en compagnie de son frère Charly sur les alpages des Cases de Jaman, où il prit goût à la vie de chalet et au métier d’armailli.
Dès 1960, d’abord avec son frère Pierrot et sa sœur Théson, il exploita en location le domaine de la Grande-Riedera, à Essert. Deux ans plus tard, avec Marie-Louise Peiry, il fonda un foyer et quatre enfants vinrent au monde, Françoise, Bruno, Laurent et Pascal. La famille vivra d’intenses années de travail parsemées de joyeux moments autour de la grande table conviviale et accueillante. En 1983, atteint d’un cancer dont il parvint à se relever, Jean-Jean dut freiner son activité sur une longue période. Son fils Bruno, alors en formation d’agriculteur, assura le suivi de l’exploitation avec Marie-Louise et ses frères et sœur. Quatre ans plus tard, nouveau coup dur: la vente du domaine modifia les perspectives familiales. Si Bruno dut renoncer à pratiquer son métier, Jean-Jean put rester actif à la Riedera jusqu’à sa retraite en 2001. Mais il fallut déménager à Montévraz. Durant une dizaine d’années, Jean-Jean eut la responsabilité du contrôle laitier à La Roche. Et il eut le bonheur de renouer avec la vie alpestre en assurant, pour son beau-frère Louis, la garde des génisses sur le pâturage du Petit-Cousimbert, conservant, lui et toute la famille, de merveilleux souvenirs de cette époque. Fort de caractère mais finement malicieux, volontiers farceur, Jean-Jean était un homme de bonne compagnie, qui avait à cœur de partager ses souvenirs et mille anecdotes liées à la vie de ce coin de pays. Il siégea au Conseil communal d’Essert et sa belle voix d’armailli fut appréciée au chœur mixte de Praroman. Heureux grand-père de huit petits-enfants, il profita de sa retraite pour renforcer les liens avec sa famille, notamment avec ses sœurs (il fut très affecté ces derniers mois par le décès de Laurence et de Cilon). Marie-Louise lui a donné la main tout au long de son dernier chemin. De beaux moments d’émotion, où le chant et le rire se mêlent aux larmes, ont réuni la famille autour de son lit d’hôpital. A celles et ceux qui l’aimaient, nous disons notre amicale sympathie. GRU